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  • Magie.
Magic.

    photo trouvée ici :

    Imagine l'Inspiration

    https://www.facebook.com/ImagineLInspiration/photos/a.289661571148909.68136.286506294797770/712611998853862/?type=1&fref=nf&pnref=story


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  • L'homme est enclos

    L'homme outrepasse

    L'homme retient l'autrefois

    L'homme détient l'à-venir

     

    Le feu

     

    d'où naquit la parole

     

    le consume

     

    l'édifie

     

    L'homme se rompt et se piège

    L'homme assiège l'univers

    L'homme est cet homme

    L'homme est tout l'homme

     

    L'Homme -

    Aujourd'hui. 

     

    Andrée Chédid


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  • Les effigies éloquentes ordonnent le monde, harmonisent l’esprit et les éléments.
    De cette union nait la contemplation. Toute la beauté et tout le sens forment la cohérence
    entre nous.
    Si un arbre n’était qu’un arbre, le sable le vent, les vagues n’étaient que cela, au vrai je
    n’aurais pas d’autre nature que celle d’un objet.
    L’ustensile passif d’une nature causale et dépourvue de sens.

    Mais toi, nature, toute énigme, qui en moi cesse d’être une chose pour devenir une parole,
    tout à la symphonie de ces entités sans nombre qui élaborent des légendes, des dits,
    des proverbes et des poèmes; toi cet être polymorphe tout vibrant, respirant; toi monde
    posé là comme un défi à ma conscience, tu annihiles le néant, tu proclames des fables
    dont le mystère affecte chaque fibre de mon être. Tu me renvoies à moi-même, tu m’illustres.
    Essayant de te saisir c’est moi que je saisis, nous nous reflétons l’un en l’autre,
    toi comme une parabole entrouvrant l’invisible,
    et moi comme le dépositaire d’un sens qui vient de toi, de moi, de nous.

    Joruri


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  • retourne au creux de son ombre

    feuillage sur feuillage arbre et visage

    leur règne

    dans l'ombre heureuse

    l'arbre est tout plein de nuit blessée

    des oiseaux y taillent de grands cris muets

     

    Amina Saïd

     


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  • Plus rien même pas de la cendre même pas le souvenir plus rien

    Plus rien sauf cette joie de l'oubli ce vent de l'oubli qui arrache tout

    détruit tout et saccage le reste

    Le moment est enfin venu de ne plus espérer de ne plus attendre de

    ne plus croire de ne plus s'imaginer de ne plus trembler savoir qu'on

    ne craint plus le vide que tout est consommé

    consumé désincarné que ce qui était n'est plus plus rien même plus

    rien même pas le néant

    Je ne ricane plus je ne souris plus

    je ne baisse plus les yeux ni ne les lève

    je ne les frotte même plus je ne dors pas

    je veille comme une pierre sans son ombre

    et je suis transparent comme le temps

    je vis comme vivent les nuages et la fumée

    je m'efface et jusqu'aux dernières traces

     

    Philippe Soupault


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  • J'eus toujours de l'amour pour les choses ailées.

    Lorsque j'étais enfant, j'allais sous les feuillées,

    J'y prenais dans les nids de tout petits oiseaux.

    D'abord je leur faisais des cages de roseaux

    Où je les élevais parmi des mousses vertes.

    Plus tard je leur laissais les fenêtres ouvertes.

    Ils ne s'envolaient point ; ou, s'ils fuyaient aux bois,

    Quand je les rappelais ils venaient à ma voix.

    Une colombe et moi longtemps nous nous aimâmes.

    Maintenant je sais l'art d'apprivoiser les âmes.

     

    Victor Hugo

    Le 12 avril 1840. 


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  • Qu'est-ce que l'or? dit le jour.


    Un sacre qui transmue la nuit.

    Qu'esl-ce que l"or? dit la nuit.


    Des tournesols sur la mer.

    Qu'est-ce que l'or?

    dit la mer.


    Une douceur d'orange sous le sable.

    Qu'est-ce que l'or? dit le sable.


    Du lait où purifier le sang.

    Qu'est-ce que l'or? dit le sang.


    Des dieux en fête dans la neige.

    Qu'est-ce que l'or? dit la neige.


    Une enfance qui naît de la mort.

    Qu'est-ce que l'or? dit la mort.


    L'immortalité du mystère.

    Qu'est-ce que l'or? dit le mystère.


    Rien, sauf l'éclat de ma ténèbre.

    Quand l'abîme brûlera ton visage,

    là,

    juste à l'extrême bord du roc,

    — veuille la nuit

    (qui les a pistés, longtemps traqués parmi la neige)

    détourner les mots.

    les écarter assez de toi

    pour qu'aucun d'eux n'assèche ton sang,

    n'ait le pouvoir de te détruire!

    Oui,

    sauf ceux (mais où luisent, derrière le soupçon, leur signes?)

    qu'imprègne le souffle, que baigne muettement la foudre de ce qui t'habite et te transmue,

    — redoute-les!

    Prêt à prier,

    — expulse la langue qui limite.

    Fuis celle qui leurre le guet, ensable l'angoisse fécondante.

    Evite celle qui rassure

    (fût-ce l'âme, fût-ce la solitude du corps).

    Car même l'énigme qu'elle annonce, même le mystère qu'elle salue ne peuplent rien à travers elle...

    Les mages le savent : nul vocable (piégé/piégeant) ne sauve du deuil, ne sonde l'outre-mort.

    Nul. hors le vrai délire, ne connaît le sens : le secret. (Extrait)

     

    Jean-Claude Renard

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  • Veux-tu vivre heureux ?

    Voyage avec deux sacs,

    l'un pour donner,

    l'autre pour recevoir.


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