• Philippe Jaccottet

    Chemins, taches rouges des sédums,
    lianes des clématites sauvages, chaleur du soleil couchant.
    (Noté d'abord cela, pour ne pas oublier l'intensité singulière de ces instants.)
    Aussitôt après :
    Ces taches rousses sur les rochers - comme on parle de lune rousse -,
    comme des morceaux de toison, de la toison du soleil couchant ;
    et puis ce lien entre chemin et chaleur, une chaleur émanée du sol ;
    et le chemin une sente plutôt qu'un chemin, "la sente étroite du Bout du Monde",
    mais justement pas du bout du Monde : d'ici, de tout près, sous les pas. ( Non dans un livre.)
    Tendre trace silencieuse laissée par tous ceux qui ont marché là longtemps,
    trace des vies et des pensées qui sont passées là, nombreuses,
    diverses, traces de bergers et de chasseurs d'abord
    - Et il n'y a pas si longtemps encore -,
    puis de simples promeneurs, d'enfants, de rêveurs, de botanistes,
    d'amoureux peut-être...
    le temps humain qui inscrit ses lignes souples dans le sol.


    Philippe Jaccottet

    Couleur de terre

    Ed. Fata Morgana


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  • Commentaires

    1
    Lundi 24 Novembre 2014 à 16:48

    C'est une exception, car je suis un grand admirateur de jaccottet, mais je préfère Maeterlink en rapport avec ce texte précis. Pour d'autres, ce sera sans doute différent (bien qu'il me reste à lire "l'intelligence des fleurs" du même Maeterlink.)

     

    2
    Mercredi 26 Novembre 2014 à 17:00

    Je préfère ici ne pas faire de comparaison wink2

    3
    Jeudi 27 Novembre 2014 à 08:22

    Tu as raison. Dans les deux cas ça vole haut ! :)

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    4
    Samedi 29 Novembre 2014 à 11:06

    Le tout est un.

    Amitié Rien

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