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François Cheng
Entrer dans la quiétude
Pour qu'en toi
renaisse la rythmique
Entrer dans le silence
Pour que de loin
te revienne la musique
Que nostalgie
ne soit plus déchirure
Qu'espérance
ne soit plus attente
Que la vie perdue devienne
Un coeur autre qui bat
au fin fond de ton corps
Plus que les saisons intransigeantes
souverain
François Cheng Le livre du Vide médian ed Albin Michel
Tags : cheng, musique, vie, quiétude, silence, rythmique, nostalgie, déchirure, espérance, attente, coeur, corps
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Commentaires
2Echo à F. ChengMercredi 14 Août 2013 à 08:41Quiétude des métamorphoses sur fond d'infini....
Musique céleste universelle.
Merci Rien pour ce poème que je trouve particulièrement beau.
8opsilmatheMercredi 14 Août 2013 à 16:11Je me demande parfois si les poètes savent ce qu'ils disent...lol.
J'avais été frappé par la remarque d'un romancier qui rejettait les adjectifs et valorisait les verbes. Souvent je pense à cet aspect des choses quand je lis un texte, et suis depuis devenu très attentif aux verbes utilisés. C'est peut-être une déformation. En évoluant, je me rapproche de plus en plus de l'aspect concret de l'écriture, d'une transmission claire, lisible, sans chichis, capable d'aider, de renseigner, de faire entrevoir des possibilités objectives de solution pour ceux qui se heurtent à tous les murs. Du coup le choix d'un vovcabulaire abstrait, dans lequel peu ou prou les termes peuvent être interchangeables, ne me satisfait plus, au stade où j'en suis de ma vie.
"Entrer dans la quiétude
Pour qu'en toi
renaisse la rythmique
Entrer dans le silence
Pour que de loin
te revienne la musique"
J'imagine que nombreux sont ceux qui désirent entrer dans la quiétude, mais l'auteur nous dit-il où en est la porte ? Par quel chemin passer pour y accéder ?
Et puis que signifie pour lui le mot "silence", l'absence de bruit ? Un silence intérieur, dont on ne voit pas comment il se ferait simplement parce qu'on le veut ? J'aimerais décidément mieux quelque chose de plus concrêt, aboutissant à une praxis objective que ces allusions qui ont du charme, mais nous laissent sur notre faim.
Ce point de vue n'est que le mien et décrit simplement le point atteint dans ma réflexion actuelle. Je n'arrive plus à me payer de mots...
Dans l'absolu, il aurait pu se contenter d'écrire: "Loue une chambre dans un monastère et recueille-toi." lol.
C'est ce que j'avais cru comprendre déjà suite à ton commentaire d'hier même si je trouve ce poème assez clair et puis il n'y a pas trop d'adjectifs pour le coup. :-)
10opsilmatheMercredi 14 Août 2013 à 17:25Devant ce style de poème, je me laisse simplement porter par la musique des mots, et je rêve; je ne cherche pas à définir le silence, la quiétude,je les imagine de façon presque onirique, je voyage dans l'atmosphère que ces mots suggèrent.
Et je trouve que tel mot mis à côté de tel autre, est simplement beau.Il "sonne" beau.
Il faudrait analyser, oui certes, mais c'est une poésie, pas un théorème.
Même si je sais que nous pouvons aussi trouver dans ce poème quelques raisons plus objectives à son écriture, je les laisse là, juste avant de commencer à lire....
13opsilmatheMercredi 14 Août 2013 à 19:46Je n'arrive pas à être passif. Et d'autre part, rêver pour rêver m'ennuie. C'est une question de nature. J'aime l'exactitude, la précision, le rationnel. On me dira que dans le domaine de la poésie, ce sont des tue-l'amour. Je ne le pense pas. je pense qu'il peut y avoir une écriture performative, agissante, réalisatrice. La seule poésie des mots ne me suffit pas pour que j'y crois, il me faut aussi la poésie du sens. Je suis bien trop cérébral pour me satisfaire d'approximations... désolé...
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A propos des saisons :
..."Pendant que les hommes, le dos courbé, font des petits calculs, échafaudent des plans pour les mois, les années à venir, le destin par-derrière ricane en silence. Son calendrier n’est pas celui des hommes, il a ses perspectives à lui, ses échelles de valeur à lui ; il fait fi des expériences humaines, soumises aux intérêts trop immédiats, trop visibles. De leurs sentiers précaires le destin arrache les hommes, au beau milieu de leur cheminement, pour les mettre sur une voie qu’ils ne peuvent prévoir, dont ils ne connaissent ni la distance, ni la direction."...
François CHENG (Le dit de Tianyi)
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Bonne journée Rien :-)
M'