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Wou-Ti Le vent d'automne
Le vent d'automne s'est levé,
quel vol de blancs nuages !
L'herbe va jaunir, l'arbre s'effeuiller,
au sud fuit l'oie sauvage.
Mais reste à l'orchidée sa fleur,
l'arôme aux chrysantèmes,
Sans pouvoir l'oublier, mon coeur
songe à celle que j'aime.
De la Fen, ma barque en voguant
franchit l'eau tourmentée,
Et fait en travers du courant
jaillir l'onde argentée.
Au son des flûtes et tambours,
les chants des rameurs naissent.
Des plaisirs épuisés il sourd
d'autant plus de tristesse.
Jeunesse et vigueur, qu'en durent les jours ?
Quoi ! Déjà la vieillesse ?
Trésor de la poésie universelle Roger Caillois Jean-Clarence Lambert ed Gallimard / Unesco
Tags : Wou-ti, vent, automne, nuages, fleur, coeur, flûtes, chants, tristesse, jeunesse, vigueur, vieillesse
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Commentaires
Oui, mais ce n'est pas pour faire l'intéressant. j'ai d'excellentes raisons pour cela, dieu merci, sans quoi je serais suicidaire...Dions que la tarte à la crême qui prétend que l'âge apporte la sagesse s'avère assez vraie dans certains cas. Et si je compare avec ce que furent les années de jeunesse et de maturité, le fait est là que je ne me suis jamais aussi bien senti. Quant à la mort qui est en toile de fond, j'en attends beaucoup ! :)
Pour tout dire je me sens pour l'instant mieux qu'à vingt ans mais je ne sais pas si ça va durer. Et puis je n'attends pas comme toi de la mort alors ça change tout. :-)
5icilondresMardi 27 Août 2013 à 11:34Il fut une époque, dans la candeur de ma jeunesse, où je m'abrutissais de textes philosophiques, d'essais, de théologie, tout y passait ou presque , des nuits à disséquer, à retranscrire dans des cahiers, la vérité, celle que je pris pour mienne et qui ne fut jamais à moi ...jusqu'à comprendre avec l'âge, la lucidité étant la seule rescapée voulu demeurée ma compagne, que ma vérité n'a pas d'entrée ni de sortie, un circuit fermé, sans branchement ni courant extérieur, ni porte de secours, ni poste avancé, ni chantier en construction, ni édifice admirable, ni ruines antiques...
Les mots , les vrais, les seuls recevables sont au commencement de soi et s'y déterminent, s'y terminent et s'y meurent.bonne journée Rien et encore merci :-)
Intrigué par ce " Jeunesse et vigueur, qu'en durent les jours ? " que je n'étais pas sûr de bien comprendre, j'ai demandé à Google qui m'a donné une autre traduction du même texte :
Le vent d'automne.
Le vent d'automne s'élève,
Les nuages blancs flottent.
Les herbes et les arbres jaunissent, et se dénudent, les oies sauvages retournent dans le sud.
Les orchidées et les chrysanthèmes fleurissent.
Je pense à ma belle et ne peux l'oublier.
Pour franchir le fleuve Wen, je vogue sur un bateau à plusieurs étages.
Au milieu du fleuve, pendant que se déchaînent les vagues écumeuses, les sons du siao et des tambours s'harmonisent, le chant des rameurs s'élève.
Au comble de la plus grande joie, la mélancolie me saisit : la jeunesse ne dure pas et on ne saurait échapper à la vieillesse !
WOU TI ( Lieou Tche), des Han.
Trouvé ici : http://classiques.uqac.ca/classiques/sung_nien_hsu/C31_anthologie_litterature_chinoise/snh_litt.pdf à la page 112.
C'est moins "poétique" mais c'est plus clair et à mon sens tout aussi beau. :-)
Ce temps oriental, saisonnier et cyclique, est aussi celui de l'éternel recommencement.
Chaque saison est un petit miracle qui reviendra nous enchanter encore ;-)
Merci Rien pour ces jolis mots.
Icilondres, n'avez-vous pas lu trop de philosophie? Je serais curieuse de savoir quels textes vous ont abrutie. Il est vrai que la quête de la vérité peut être éprouvante et infinie, puisqu'elle évolue sans fin avec l'avancée des connaissances dans tous les domaines.
C'est pourquoi le véritable philosophe est celui qui a compris qu'il ne sera jamais que l'ami de la science et de la sagesse (selon la double signification de la sophia grecque). Sa possession pleine et entière est illusoire; la sagesse n'est que ce bien vers lequel tendent tous les amoureux de la sophia.
12icilondresMardi 27 Août 2013 à 21:29Epictète : " Nul ne peut te léser, si tu ne le veux point, car tu ne seras lésé que si tu juges qu'on te lèse"Bien à vous chère AntigoneEt sans doute dira-t-on que je pars dans la morale à deux balles, mais il n'en est rien.
Sur le blog de Rien il y a des personnes qui mettent des commentaires chaque jour pour l'amour de la poésie. Et certaines aiment tout ce qui vous assomme comme la philosophie ou la théologie, ou bien d'autre chose encore puisque vous n'aimez que vos mots.
Il y a juste comme une délicatesse dans l'air, à peine une politesse, une délicate attention à autrui qui consiste dans le fait de ne pas dénigrer ce que d'autres que vous apprécie; s'y intéresser serait le must, mais bon ne rêvons pas aux étoiles.
Jamais je ne boufferais de ce virtuel: le virtuel est d'abord et avant tout ce lieu fantastique dans lequel je m'intéresse à tout ce qui intéresse d'autres que moi: quelle chance, quelle veine d'entendre toute cette richesse, je rends grâces, c'est-à-dire très exactement que mon âme est pleine de gratitude envers ce virtuel qui est à l'origine du beau partage des idées et de la beauté.
Je me sens à l'opposé exact de ce sentiment d'être lésée.
Je manque aussi de cet art de l'hypocrisie, donc non je ne suis aucunement "bien à vous".
Peut-être le jour où un partage optimiste et enthousiaste sera possible.
Chère Antigone, si la philosophie consiste à pointer du doigt ce qui est bien ou pas, à juger et décider des commentaires qui sont admis ou pas, autorisés ou pas, alors non merci, je n'ai pas besoin de philosophie... ;-)
Si la philosophie m'amène à ne pas souhaiter du bien à quelqu'un, alors non merci pas besoin de philosophie... ;-)
Je ne vois, quant à moi, pas de mots plus légitimes que d'autres, que chacun s'exprime comme il le sent, et y compris vous évidemment chère Antigone, tous vos mots et tous vos commentaires seront toujours les bienvenus sur mon blog par exemple.
Peu m'importe la philosophie, je n'ai qu'un seul élan : l'amour.
Et je vous aime Antigone ! :-)
Cédric, si tu le veux bien tutoie-moi comme tout le monde ici, c'est aussi simple.
Et non le problème ne résidait pas du tout dans le droit de mettre ou pas des commentaires, mais simplement de dire ce que l'on pense lorsque l'on n'est pas d'accord.
Mais tout est arrangé, et vive l'amitié cher Cédric! Ah ces mecs qui ont toujours un temps de retard lol! Bon d'accord je file me cacher
Va pour le tutoiement évidemment ! ( d'ailleurs j'ai bien l'impression qu'on s'est déjà tutoyé dans le passé ) :-)
Vive l'amitié et l'amour ! :-)
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Jolie mise en scène, qui manque parfois en poésie. Quant à la vieillesse, moi je dis "enfin" !