Je pense qu'il désirait être un thaumaturge créant le monde au gré de son imagination. (L'imagination "pure" non ordonnée à une fin, sombre souvent dans l'arbitraire.) Il se laissait aller à rebâtir l'univers en fonction de ses désidératas, avant de constater l'échec annoncé de ses efforts. La parfaite autonomie de la conscience à laquelle il aspirait est la quête la plus naïve qui soit, on la trouve chez les enfants, qui finalement se corrigent (se résignent ?) pour CÉDER aux rigueurs du réel.

Cette incapacité à gouverner son univers mental à loisir, ce projet toujours contrecarré par les faits est l'âme d'un drame psychique intense dont il est le témoin talentueux. Il est allé chercher cette liberté dans la folie et les hallucinogènes, ce qui est parfaitement logique. Mais là où il dépasse tant d'auteurs, c'est qu'il parvient à nous faire éprouver la démence de l'intérieur...Il faut pour cela une technique et une lucidité incomparables.

J'aime tout chez lui...sauf l'obscurité ! Autrement dit, je souhaiterais le même style pour décrire des réalités positives...

(Comme quoi moi aussi je veux être un tantinet thaumaturge).

"On cherche aussi nous autres le grand secret." Oui, mais par d'autres chemins...

En noir et blanc comme ça on dirait lucifer...Brrr...