• Les pas

     

    Tes pas, enfants de mon silence,
    Saintement, lentement placés,
    Vers le lit de ma vigilance
    Procèdent muets et glacés.
    
    Personne pure, ombre divine,
    Qu’ils sont doux, tes pas retenus!
    Dieux!... tous les dons que je devine
    Viennent à moi sur ces pieds nus!
    
    Si, de tes lèvres avancées,
    Tu prépares pour l’apaiser,
    À l'habitant de mes pensées
    La nourriture d’un baiser,
    
    Ne hâte pas cet acte tendre,
    Douceur d’être et de n’être pas,
    Car j’ai vécu de vous attendre,
    Et mon cœur n’était que vos pas.

    Paul Valéry




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  • Commentaires

    1
    Dimanche 12 Avril 2015 à 17:29

    Coucou Rien, j'espère que tu vas bien et que tu profites des beaux jours.

    Très beau poème sur cette enfance que j'aime et qui m'apparaît bien différente de son idée régressive et naïve. Gardons notre coeur proche de l'enfance, soyons des adultes qui savent encore rêver sur fond d'insouciance, moments de pauses douces et tranquilles dans un monde de brut.

    Bonne fin d'après-midi :-)

     

    2
    *
    Lundi 13 Avril 2015 à 21:02
    Sensualite
    Etat d'attente
    Retenir le temps
    Jusqu'a l'Instant
    Ecoute le soupir
    Au lit du souvenir
    Ereinter le sourire
    Sur ma peau fremir...
    3
    Phil
    Mercredi 15 Avril 2015 à 17:51

    Paul Valéry dans Tel Quel :


    Que ne puis-je retarder d’être moi, paresser dans l’état universel ?

    Pourquoi, ce matin, me choisirais-je ? Qu’est-ce qui m’oblige à reprendre mes biens et mes maux ?
    Si je laissais mon nom, mes vérités, mes coutumes et mes chaînes comme rêves de la nuit, comme celui qui veut disparaître et faire peau neuve, abandonne soigneusement au bord de la mer, ses vêtements et ses papiers ?
    N’est-ce point à présent la leçon des rêves et l’exhortation du réveil ? Et le matin d’été, le matin, n’est-il le moment et le conseil impérieux de ne point ressembler à soi-même ?
    Le sommeil a brouillé le jeu, battu les cartes ; et les songes ont tout mêlé, tout remis en question…
    Au réveil il y a un temps de naissance, une naissance de toutes choses avant que quelqu’une n’ait lieu. Il y a une nudité avant que l’on se re-vêtisse.


    Merci pour le travail accompli dans le blog et le partage.

    4
    Jeudi 16 Avril 2015 à 10:00

    touchée de tous vos passages et commentaires. Bienvenue ici Phil, merci pour l'appréciation du blog et pour ce très beau texte.

    Je ne suis pas en grande forme en ce moment alors je vais me faire plus discrète au moins dans les commentaires.

    bonne journée à toutes et tous 

    5
    *
    Jeudi 16 Avril 2015 à 17:24
    Des mots, des silences...
    Des regards invusibles...
    Et des pensees fentilles...

    Prends soin de toi Rien
    6
    Vendredi 17 Avril 2015 à 18:12

    Qui marche ?

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