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La Demeure en juillet ...
La demeure en juillet, pendant l'après-midi.
À l'ombre des volets, la chambre s'acclimate ;
Le silence est heureux, calme, doux, attiédi,
Pareil au lait qui dort dans une fraîche jatte ;
La pendule de bois fait un bruit lent, hardi,
Semblable à quelque chat qui pousse avec sa patte
Les instants, dont l'un chante et l'autre est assourdi.
Le soleil va et vient dans l'ombre délicate,
Tout est tendre, paisible, encouragé, charmant,
On dirait que la joie auprès de nous habite ;
Pourtant l'on ne se sent aucun attachement...
Pourquoi n'Est-ce jamais dans ces instants qu'on quitte
La vie, avec son grand espace de tourment ?
Anna de Noailles (1876-1933) Les éblouissements
Tags : De Noailles, demeure, juillet, ombre, volets, chambre, silence, pendule, bruit, chat, soleil, joie, attachement, vie
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Commentaires
Un poème contre un poème? .... une philosophie que je trouve jolie, pour dire merci. C'est tellement plus réjouissant que tout le reste parfois.
Il faut dire qu'en ce moment je dévore poésie et philosophie, et que soit dit en passant je n'en finis pas de me dire que la vie est courte et que le temps de lire, de découvrir, est merveille.
Combien de blessures,
Pareilles à celles qu'endure parfois l'animal terrifié,
Chassé hors de son trou, hors de son règne,
Hors de lui-même,
Combien de blessures
Que la terre et la nausée des hommes recouvrent encore,
Comme si cela suffisait à faire oublier
Les misères?
Combien de ces blessures nous faudrait-il encore rouvrir?
Et quelle leçon tirer de tout çà?
Quelle leçon qui me ferait mieux vivre ou mieux mourir?
(Yves Namur, La montée au Struthof, in La tristesse du figuier)
Bisous et belle journée Rien
"Quand je vois quel système de valeurs se met en place, je suis contente d'être vieille et de devoir bientôt partir."
Ma vieille tante ce matin au téléphone.
Oui Joruri, et puis parfois, en dehors des systèmes de valeurs stériles, on a accès à tout plein de richesse et d'ouverture généreuses, et on ne mesure pourtant pas cette chance, n'étant jamais content; mais être content, cela s'apprend aussi, avec la liberté :-)
Mes amis m'ont appris la gratitude, j'espère quitter ce monde demain ou plus tard sans aigreur ni amertume :-)
Merci du poème Antigone moi aussi j'espère quitter ce monde sans aigreur ni amertume.
Un sacré numéro ta vieille tante Joruri.
Ce sont des gens simples, mais qui ont oublié d'être bêtes...
Perso, et cela bien sûr ne concerne que moi, je fonde infiniment plus d'espérances sur la "mort" que sur cette vie.
Oui il m'avait déjà semblé comprendre ça à ton sujet Joruri, moi je suis dans le doute, je sais pas trop.
La poésie d'Anna de Noailles est très belle, toujours / souvent empreinte d'une mélancolie douce, d'un paisible et doux désenchantement...Elle peint un tableau au plus fin pinceau pour, dans les derniers vers, le parer d'un voile de tristesse.
Si l'on a vécu pleinement
chaque instant présent
Peu importe le moment où l'on quitte ce monde
Amitié
A Malaura, je découvre peu à peu et apprécie la poésie d'Anna de Noailles c'est vrai empreinte de mélancolie.
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Parce que ça fait jamais comme on veut ? Lol.
Parce que surtout dans ces moments là on aurait des regrets, alors qu'à d'autres moins agréables, ça adoucit la peine.