• AGIR, JE VIENS

    Poussant la porte en toi, je suis entré

    Agir, je viens

    Je suis là

    Je te soutiens

    Tu n'es plus à l'abandon

    Tu n'es plus en difficulté

    Ficelles déliées, tes difficultés tombent

    Le cauchemar d'où tu revins hagarde n'est plus

    Je t'épaule

    Tu poses avec moi

    Le pied sur le premier degré de l'escalier sans fin

    Qui te porte

    Qui te monte

    Qui t'accomplit

     

    Je t'apaise

    Je fais des nappes de paix en toi

    Je fais du bien à l'enfant de ton rêve

    Afflux

    Afflux en palmes sur le cercle des images de

      l'apeurée

    Afflux sur les neiges de la paleur

    Afflux sur son âtre... et le feu s'y ranime

     

    AGIR, JE VIENS

    Tes pensées d'élan sont soutenues

    Tes pensées d'échec sont affaiblies

    J'ai ma force dans ton corps, insinuée

    ... et ton visage, perdant ses rides, est rafraichi

    La maladie ne trouve plus trajet en toi

    La fièvre t'abandonne

     

    La paix des voûtes

    La paix des prairies refleurissantes

    La paix rentre en toi

     

    Au nom du nombre le plus élevé, je t'aide

    Comme une fumerolle

    S'envole tout le pesant de dessus tes épaules

       accablées

    Les têtes méchantes d'autour de toi

    Observatrices vipérines des misères des faibles

    Ne te voient plus

    Ne sont plus

     

    Equipage de renfort

    En mystère et en ligne profonde

    comme un sillage sous-marin

    Comme un chant grave

    Je viens

    Ce chant te prend

    Ce chant te soulève

    Ce chant est animé de beaucoup de ruisseaux

    Ce chant est nourri par un Niagara calmé

    Ce chant est tout entier pour toi

     

    Plus de tenailles

    Plus d'ombres noires

    Plus de craintes

    Il n'y en a plus trace

    Il n'y a plus à en avoir

    Où était peine, est ouate

    Où était éparpillement, est soudure

    Où était infection, est sang nouveau

    Où étaient les verrous est l'océan ouvert

    L'océan porteur et la plénitude de toi

    Intacte, comme un oeuf ivoire.

     

    J'ai lavé le visage de ton avenir

     

    Henri MICHAUX Choix de poèmes d'Henri MICHAUX ed Gallimard  

     


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  • Commentaires

    1
    Lundi 15 Juillet 2013 à 22:37

    J'aime...ce que tu nous fais découvir...

    2
    Lundi 15 Juillet 2013 à 23:34

    Tant mieux, parce que normalement c'est fait pour...

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