• Les Vents Première Partie (Traduite de poèmes norvégiens)

     

    Comme je m’acheminais vers la colline, je rencontrai le Vent du Nord.
    Il était vêtu d’un grand manteau de neige et sa couronne de glaçons étincelait.
    Il me dit: «Laisse-moi t’emporter vers les immuables blancheurs.
    «Tu verras les aurores incomparables, les mers immobiles et lumineuses, les 
    montagnes de cristal qui flottent sur les eaux et les solitudes pâles au fond de 
    l’éternel silence.»
    
    Je répondis au Vent du Nord:
    
    «Mon âme est retenue au village par le sourire indécis d’une vierge.»
    Le Vent du Nord s’enfuit dans un frisson d’ailes.
    Comme je m’acheminais vers la colline, je rencontrai le Vent de l’Est.
    Il était vêtu de pourpre et sa couronne de rayons flamboyait.
    Il me dit: «Laisse-moi t’emporter vers la lumière.
    «Tu verras le faste des couleurs, les dorures des pagodes aux clochetons 
    bizarres, le chatoiement soyeux des robes de mousmés et la naissance glorieuse 
    du Soleil.»
    
    Je répondis au Vent de l’Est:
    
    «Mon âme est retenue au village par le sourire indécis d’une vierge.»
    Le Vent de l’Est s’enfuit dans un frisson d’ailes.
    Comme je m’acheminais vers la colline, je rencontrai le Vent du Sud.
    Il était vêtu d’or et sa couronne d’étoiles resplendissait.
    Il me dit: «Laisse-moi t’emporter vers l’azur.
    «Tu verras les forêts aux végétations paradoxales, la grâce des lionnes et la 
    subtilité des panthères, les reptiles indolents et splendides, les temples et 
    les ruines, les sphinx accroupis dans les déserts, les oasis et les mirages, et 
    l’inexprimable magnificence des fleurs.»
    
    Je répondis au Vent du Sud:
    
    «Mon âme est retenue au village par le sourire indécis d’une vierge.»
    Le Vent du Sud s’enfuit dans un frisson d’ailes.
    Comme je m’acheminais vers la colline, je rencontrai le Vent de l’Ouest.
    Il était vêtu de vert tendre et sa couronne de perles rayonnait.
    Il me dit: «Laisse-moi t’emporter vers la mer.
    «Tu verras l’infini des horizons ruisselants et le charme mystique des brumes, 
    le passage des voiles dont la blancheur légère se colore, vers le soir, de 
    violet et d’orange, et l’étendue fabuleuse des Océans.» 
    
    Je répondis au Vent de l’Ouest:
    
    «Mon âme est retenue au village par le sourire indécis d’une vierge.»
    Le Vent de l’Ouest s’enfuit dans un frisson d’ailes.


    Renée Vivien

     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Janvier 2015 à 12:33

    Désolée pour la mise en page du poème, et le fond blanc, mon ordi fait des siennes erf

    2
    Jeudi 8 Janvier 2015 à 10:16

    Bon la colère retombe...On va pouvoir revenir aux textes...

    3
    ...
    Jeudi 8 Janvier 2015 à 13:18

    Elle s'acheminait vers les collines, qui ressemblent par trop à des seins de femmes pour ne pas débouter les vents.

    4
    Jeudi 8 Janvier 2015 à 14:54

    Un beau poème à la poésie émouvante.

    5
    Vendredi 9 Janvier 2015 à 18:23

    oui on va revenir aux textes wink2

    les seins de femmes m'avaient échappés arf

    Bienvenue Marlene04 oui émouvant smile

    6
    Dimanche 11 Janvier 2015 à 17:03

    Écouter le vent

    et voyager avec lui

    il fait si bon ici

     

    Amitié Rien

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