• Le jardin mouillé

    La croisée est ouverte ; il pleut

    Comme minutieusement,

    A petit bruit et peu à peu,

    Sur le jardin frais et dormant.

     

    Feuille à feuille, la pluie éveille

    L'arbre poudreux qu'elle verdit ;

    Au mur, on dirait que la treille

    S'étire d'un geste engourdi.

     

    L'herbe frémit, le gravier tiède

    Crépite et l'on croirait, là-bas,

    Entendre sur le sable et l'herbe

    Comme d'imperceptibles pas.

     

    Le jardin chuchote et tressaille,

    Furtif et confidentiel ;

    L'averse semble, maille à maille,

    Tisser la terre avec le ciel.

     

    Henri De Régnier Les médailles d'argile





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  • Commentaires

    1
    Dimanche 30 Mars 2014 à 22:55

    Comme le hasard fait bien les choses

    Ton poème du jour va si bien avec les photos "un sourire sous la pluie"

    Mais est ce vraiment le hasard ? smile wink2

     

    Amitié Pascal

    2
    Lundi 31 Mars 2014 à 05:46

    Superbe texte délicat et gracile ! Merci.

    (il y a juste une faute de frappe à la dernière ligne) oops

     

     

    3
    Lundi 31 Mars 2014 à 08:59

    Et non ce n'est pas un hasard, tes photos ont bien inspiré ce choix.smile

    Amitié

    4
    Lundi 31 Mars 2014 à 09:02

    Aussitôt dit aussitôt corrigée la faute de frappe. Merci Joruri, ce poème m'a touchée également. J'aime les jardins et en poème(s) ç fat mouche je trouve. Bonne journée smile

    5
    Lundi 31 Mars 2014 à 09:07

    Magnifique tableau poétique.

    Le jardin comme une totalité dans laquelle tout fait écho, en  correspondances (Baudelaire).

    Passe une belle journée, bisous smile

    6
    Lundi 31 Mars 2014 à 09:40

    Merci de cette citation Antigone que je note dans mon carnet.

    Belle journée à toi, bisous smile

    7
    Lundi 31 Mars 2014 à 09:56

    Non, ce n'est pas une citation, mais c'est de ma faute, je me suis mal exprimée: j'aurais du mettre le mot "correspondances" entre guillemets. Car ton poème d'aujourd'hui m'a fait repensé aux correspondances baudelairiennes, que l'on retrouve dans beaucoup de ses poèmes, comme évidemment celui qui a pour titre Correspondances:

     

     

    La Nature est un temple où de vivants piliers
    Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
    L'homme y passe à travers des forêts de symboles
    Qui l'observent avec des regards familiers.

    Comme de longs échos qui de loin se confondent
    Dans une ténébreuse et profonde unité,
    Vaste comme la nuit et comme la clarté,
    Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

    Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
    Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
    - Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

    Ayant l'expansion des choses infinies,
    Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
    Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

     

    Bisous et belle journée smile

    8
    Lundi 31 Mars 2014 à 11:45

    Merci de on rectificatif Antigone du coup je note Antigone et merci pour le rappel de ce poème dont j'adore les deux premiers vers.

    Bisous et belle journée smile  

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