• L'ouïe aveugle

    Si le brouillard est le seul rivage. Si le

    pont s'interrompt sur le vide  et  le

    vent. D'où vient cette harmonie de

    l'air, le signe d'un passage, l'ouvert

    soudain du temps, la danse nue des

    sons qu'on appelle musique ? Ton

    sang s'alentit, tu tends la main où

    germe une étoile, et ton origine

    communique avec la grâce de la fin.

    Même la brume luit. Des mesures ruis-

    sellent avec les gouttes de clarines

    dont le ciel invisible te sature. Tu ré-

    entends l'eau issue des cîmes. Ni trop

    tard, ni trop tôt.

     

    Jean Mambrino N'être pour naître ed José Corti


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  • Commentaires

    1
    Antigone498
    Dimanche 28 Juillet 2013 à 09:22

    Ce pont invisible, cet entre-deux , ce chant poétique du monde, quelle douce et belle musique pour commencer une nouvelle journée!

    Bonne journée à toi Rien, je t'invite aussi à me tutoyer pour la simplicité.

    2
    Dimanche 28 Juillet 2013 à 09:51

    D'accord pour le tutoiement et bonne journée Antigone.

    3
    Dimanche 28 Juillet 2013 à 09:57

    Ah ! Un mystique ! Tout de suite le ton est autre.

    Parfois chez Jean il y a un zeste de mièvrerie, mais ce texte (vient-il de "comme un souffle de rosée bruissant" ?) échappe à un émerveillement souvent un peu forcé.

    4
    Dimanche 28 Juillet 2013 à 10:07

    Ce texte vient de "n'être pour naître" , très beau titre je trouve.  Je ne sais pas si j'ai "comme un souffle de rosée bruissant" il faudra que je cherche. Souvent j'aime l'émerveillement de ses textes  , là j'écoute ta musique.

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