• Bribes (1ère partie)

    Il est un temps où la soif

    n'est qu'ennui   brûlure

    solitude et détresse

     

     

     

    Tu as vaincu la honte

    Il te reste à surmonter

    le doute

     

     

     

    Quand la compassion te relie

    à ceux que l'époque rudoie

    quand tu deviens celui qui vacille

    perd pied   lutte

    pour ne pas sombrer

     

     

     

    Quand tu te tiens

    dans la proximité du centre

    la moindre parcelle de vie

    est intégrée à la sphère

     

     

     

    Avoir la force de t'arracher

    aux joies   plaisirs  émotions

    que te donnent tes semblables

     

    Pour boire à cette source

    où capiteuse se fait la vie

     

     

     

    Combien seul

    combien étranger à ce monde

    celui que le manque

    contraint à chercher

    une vie plus haute

     

     

     

    Ces mots que tu graves

    sur la feuille

    ils naissent des lèvres

    de la blessure

     

     

     

    Abandonne-toi à ce qui survient

    contrôle ce qui prend forme

    Sache faire alterner

    maîtrise et abandon

     

     

     

    Par ta gravité

    sacralise les mots

    que tu emploies

      

    (...)

     

    Charles Juliet Moisson ed P.O.L


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  • Commentaires

    1
    polymathe
    Lundi 12 Août 2013 à 09:04

     

    "Combien seul

    combien étranger à ce monde

    celui que le manque

    contraint à chercher

    une vie plus haute"

     

    C'est exactement ça. Quelqu'un avait écrit: "Être acculé à l'espérance".

    Il y a des gens comme ça que la vie, une rencontre, une expérience, une souffrance, obligent à tout quitter. Comme Abraham à qui il fut dit:

    "Quitte ta terre et ta parenté pour le pays que je t'indiquerai - Et Abraham partit SANS SAVOIR OU IL ALLAIT."

    Dans un autre livre encore: "Il faut quitter le bon pour avoir le meilleur".

    Il y aurait toute une cadène de rapprochements de cette nature à faire sur le thème du déracinement.

    2
    Lundi 12 Août 2013 à 10:17

    Si je ne me trompe pas c'est Joruri / Opsimathe / Polymathe, je viens d'essayer d'aller chez toi, plus rien ! Dommage. J'aime le "il faut quitter le bon pour avoir le meilleur" même si personnellement je ne le quitterais pas si j'avais "le bon".

    3
    Lundi 12 Août 2013 à 11:41

    J'aime bien !

     

    Et en même temps, pas vraiment en accord sur le fond... :-)

    4
    Lundi 12 Août 2013 à 11:48

    Je commence à te connaître et aussi ne suis pas étonnée que tu ne sois pas d'accord sur le fond :-) 

    5
    Lundi 12 Août 2013 à 11:55

    J'aime beaucoup ce poème, avec tous ces mots du doute: vaciller, lutter,  cette "alternance entre maîtrise et abandon".

    Ce poème fait un peu écho dans un tout autre style, à mes lectures poétiques actuelles:

    "Quelles routes prends-tu?

    Celles qui suivent les saisons, un peu au-dessus du sol".

    Edmond Jabès, Le livre des Questions.

    Merci Rien pour les jolies bribes poétiques.

    6
    Lundi 12 Août 2013 à 11:57

    Je ne connais pas l'oeuvre d'Edmond Jabès merci pour la citation.

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