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    Un lieu ne se livre

    qu'à celui qui s'y est senti seul.

    Une ville, une forêt ou le néant.

     

    Peut-être en va-t-il de même

    de toutes les choses

    et est-il nécessaire de s'être senti seul en quelque chose

    pour pouvoir le contenir.

     

    La solitude préalable dans ce qu'on aime

    est la seule condition indispensable,

    la seule prémisse valable pour l'amour.

     

                                       (pour Enrique Valiente Noailles)

     

    Roberto Juarroz dixième poésie verticale traduction de François-michel Durazzo ed Corti


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  • Commentaires

    1
    Mardi 13 Mai 2014 à 14:28

    Le néant ne peut être, puisqu'il y a. On croit entendre Parménide.

    Ou encore: "Il faut que je te vide de ce dont tu es plein afin de pouvoir te remplir de ce dont tu es vide." St Augustin

    2
    icilondres
    Mardi 13 Mai 2014 à 15:14

    J'ai la forme de ton absence
    J'attends ton souffle dans mes membres
    Oh ! tu fourmilles de soleils !
    Mais ne reviens que pour ne plus t'enfuir.

    René Daumal

    en passant, amitiés smile

    3
    Mardi 13 Mai 2014 à 15:41

    Notre société contemporaine prône le culte du plein, de la foule jusqu'à l' étourdissement parfois.

    L'amour de la vie, l'amour des autres, authentiques, exigent d'en passer par la radicalité, l'acceptation de moments de solitude où l'on est face à soi, où l'on ne se disperse plus. Moment de vide, qui sont pourtant le contraire du néant; moments de vie intense en vérité, où nous nous échappons de ce qui n'est pas nous, fondamentalement. 

    Il n'est pas de générosité authentique sans réflexion, sans retour à soi, sans plus de conditionnement, de dressage; sans cette distance salvatrice, sans s'échapper des influences, des modèles, des miroirs qu'on nous tend.

    Alors autre chose de profond se fait jour dans le don.

    Et le vertical rejoint l 'horizontal; et notre humanité se refonde.

    Très belle poésie, merci Rien smile

    4
    Mardi 13 Mai 2014 à 18:30

    "J'ai la forme de ton absence
    J'attends ton souffle dans mes membres
    Oh ! tu fourmilles de soleils !
    Mais ne reviens que pour ne plus t'enfuir."

     

    Un texte manifestement mystique non ?

    5
    Mardi 13 Mai 2014 à 21:27

    Un lieu ne se livre à nous

    Que si nous nous livrons à lui

    l'esprit libre et ouvert

     

    Amitié Pascal

    6
    Mercredi 14 Mai 2014 à 10:12

    Je partage to point de vue sur le néant Joruri et je note la phrase de St Augustin, merci de m'enrichir.

    7
    Mercredi 14 Mai 2014 à 10:15

    Coucou Constance Je suis très contente de te revoir et avec un très beau texte. Amitiés smile

    8
    Mercredi 14 Mai 2014 à 10:18

    De rien Antigone. Je suis moi même attachée à mes moments de solitude que je déguste plus ou moins suivant les périodes.smile

    9
    Mercredi 14 Mai 2014 à 10:21

    Je ne sais pas si ce texte est mystique, je pense que chacun peut l'interpréter à sa façon mais je le note dans mon carnet.

    10
    Mercredi 14 Mai 2014 à 10:23

    D'où selon moi la nécessité de moments de solitude Pascal.

    Amitié

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