• Philippe Jaccottet

     

     

    Au dernier quart de la nuit

     

     

    Hors de la chambre de la belle

    rose de braise, de baisers

    le fuyard du doigt désignait

    Orion, l'Ourse, l'Ombelle

    à l'ombre qui l'accompagnait.

     

    Puis de nouveau dans la lumière,

    par la lumière même usé,

    à travers le jour vers la terre

    cette course de tourterelles.

     

    Philippe Jaccottet




    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Vendredi 18 Septembre 2015 à 11:02

    Jaccottet est un peu notre maître à tous. Il a une grâce et une délicatesse de vue qui lui est unique.

    2
    Mardi 22 Septembre 2015 à 10:05

    Oui c'est vrai, toujours un plaisir de le lire.

    Bonne journée à toutes et à tous

    3
    Mardi 22 Septembre 2015 à 20:10

    j'ai un copain philosophe à qui j'ai prêté deux ouvrages de Jaccottet, et il "consomme" ça par toutes petites touches. C'est "mentholé".

    Ou plutôt il consommait parce que sa fille lui fauche les bouquins ! :)

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    4
    Vendredi 25 Septembre 2015 à 17:50

    Nous pouvons parler de la nature et de ses signes, sorte de bouclier contre la vulgarité des hommes, de ses symboliques éloquentes.

    Nous le devons même, par mesure de protection contre les passions disjonctives qui détricotent l'humanité. Chacun sa drogue pour tenir dans l'aliénation universelle ! A celui-là la poésie, à celui-là n'importe quelle forme de pensée ou d'art, chacun son poison pour rendre supportable la domination du sordide, du bas, du veule. Du pognon, ce dieu malodorant, ce putassier impuissant.

    Nous devons lire Jaccottet parce que pour un instant nous est rendu entier le mystère d'être homme, de charrier corps et désir à travers l'absurdité d'un âge qui nous machinise. Loin des buzzs des imbéciles et des éructations des connards, un instant de clairière ouverte. Ah ! mais qui entrera ici, dans ce jeu de la lumière et des feuillages, dans ce jeu des corps amants, dans ce toucher de la vie, érectile, où être exulte d'être ? Vous me fatiguez, mornes citoyens, soupirs de poussière.

    Nous devons être ivres et d'autant plus vivants, criants, vibrants, dansants. Ça suffit cette laideur qui se lève chaque matin sur une couche soignée. La vie est une rage, ou au moins une appétence !

    Je lève mon verre à tout. Je bascule par dépit dans la décadence. Des niais, des ignares, des péquenots attardés font la loi. je les exclu de mes agapes ! je les ignore, je les piétine d'un rire arrogant:

    Tas de larves asexuées qui prétendez me dire la vie, insectes serviles suivant à la narine l'urine de vos prédécesseurs, vous n'aurez aucune part à l'exclamation charnellement excessive de ma joie, c'est à dire de ma révolte.

    Ceux qui ont des veaux pour dieux, qu'on les sacrifie !

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :