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La saveur du réel
Il marchait sur un pied sans savoir où il poserait l’autre. Au tournant de la rue le vent balayait la poussière et sa bouche avide engouffrait tout l’espace.
Il se mit à courir espérant s’envoler d’un moment à l’autre, mais au bord du ruisseau les pavés étaient humides et ses bras battant l’air n’ont pu le retenir. Dans sa chute il comprit qu’il était plus lourd que son rêve et il aima, depuis, le poids qui l’avait fait tomber.
Pierre Reverdy
© Gallimard
Tags : réel, saveur, l’espace, Reverdy, pied, rue, vent, poussière, bouche, ruisseau, chute, rêve, poids
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Commentaires
2*Lundi 20 Juillet 2015 à 17:32Enfants on a tous voulu cet essor. Mais c'est le corps sexuel qui nous a rendu à la terre et à ses épaisseurs. Peut-on lui en vouloir ?
Merci de vos commentaires, oui j'ai espéré aussi voler alors que j'ai un vertige dingue. Accepter.
bonne journée à toutes et tous
N'est -ce pas aussi par le corps que nous nous envolons?
A moins que ce ne soit l'inverse ....?
Il me paraît difficile voire même dangereux de tenter de séparer le corps et l'esprit : cela peut provoquer des sensations (illusions?) agréables mais les chutes font mal.
Oui c'est vrai Arthémisia ne séparons pas les deux.
Et oui Opsimathe, je prends un peu des vacances mais je passe de temps en temps quand-même.
Bonnes vacances à tous
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Accepter. Être réconcilié. Accepter la gravité de la gravité mais toujours espérer quelques ailes pour l'accès à plus haut que soi.