-
Avril perpétuel de l'âme
Salue la lumière
qui t'ouvre les lèvres : ensuite
écarte les rideaux.
Dès le seuil invente
un mot toujours neuf,
précaire, ce sera "seuil".
Peut-être du givre
ou la frondaison, avance,
aux chemins de répondre.
Où que tu ailles, l'humus,
le sable, prends modèle
sur les ondes, allège-toi.
Ne sois que souffles
et vois : une glycine
a débordé le mur.
Ne coupe aucune fleur,
tu t'élargis
dans l'air des cimes.
Oublie tous les noms
sauf ceux du jardin,
à la fois ceux des plages.
Pleines mains sur ce tronc,
écoute, équitable,
le silence, la sève.
Rien ne reste invisible,
dis à présent
le parfum des lilas.
Pluie fine, la chair en liesse,
la clairvoyante, réveille
un chant de grive.
Les ailes, le coeur,
laisse-les battre,
laisse-les battre ensemble.
Si tu t'arrêtes, fais-le
à l'ombre d'un érable,
pense alors aux falaises.
Le vent sur les épaules,
n'aie soif ou faim
que d'embruns, de pollen.
Au soleil un vanneau,
un galet sous l'écume,
choisis l'un avec l'autre.
D'une même voix parle
à la nuit comme à l'aube
uniquement de ce qui va éclore.
Et toujours réserve
au creux de tes paumes
une place à l'écho.
Rends grâce au poème,
franchis l'horizon,
l'essor s'y régénère.
Pierre Dhainaut Rudiments de lumière ed Arfuyen
Tags : Dhainaut, poème, horizon, écho, paumes, voix, aube, nuit, soleil, vent, pollen, coeur, pluie, chant, jardin, plages, tronc, silence, humus, fleur
-
Commentaires
Oui Pascal, ce poème fait particulièrement écho en moi aussi.
Pas de problème, il suffit de maîtriser l'atterrissage.
Ajouter un commentaire
Magnifique Rien,
tout me parle
Merci
Amitié Pascal
PS : Mais si nous laissons battre les ailes et le cœur ensemble
ne s’envoleront ils pas ?